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LE TON MONTE DANS LES PAYS PRODUCTEURS DE CACAO D’AFRIQUE DE L’OUEST : Etats, réseaux de producteur·rices et société civile s’organisent pour exiger la hausse du prix du cacao - Programme Équité

LE TON MONTE DANS LES PAYS PRODUCTEURS DE CACAO D’AFRIQUE DE L’OUEST : Etats, réseaux de producteur·rices et société civile s’organisent pour exiger la hausse du prix du cacao

16 décembre 2022
6 min

Boycott historique de la rencontre annuelle de la World Cocoa Foundation par les Etats du Ghana et de la Côte d’Ivoire en octobre à Bruxelles, ultimatum conjoint du Conseil Café Cacao et du COCOBOD à destination des entreprises acheteuses pour que le DRD soit payé aux producteur·rices, communiqués de soutien de la société civile dans la presse nationale et régionales… le ton monte du côté des deux principaux pays producteurs d’Afrique de l’Ouest qui représentent à eux seuls plus de 65% de la production de cacao dans le monde. Ils demandent depuis 2020 le paiement d’un différentiel de Revenu Décent (DRD) de 400 $ sur chaque tonne de fèves vendue, afin de mieux rémunérer leurs producteur·rices. En Côte d’Ivoire et au Ghana, les réseaux de producteur·rices de cacao et autres organisations de la société civile s’organisent et ont publié plusieurs déclarations pour défendre auprès des industriels du chocolat la nécessité pour les producteur·rices d’accéder à un revenu décent.  Parmi eux, les acteur·rices ouest-africain·es du commerce équitable partenaires du programme ÉQUITÉ qui veulent faire entendre la voix des producteur·rices et accompagner la transition agroécologique de la filière. 

«  Nous pensons qu’il est grand temps que le monde reconnaisse la politique de deux poids deux mesures des multinationales du cacao et du chocolat, notamment en ce qui concerne la fixation des prix du cacao et la détérioration des conditions de vie des cultivateur·rices de cacao en raison de leurs intérêts égocentriques et de leur quête de maximisation des profits sans aucune volonté de répartir les bénéfices le long de la chaîne de valeur. »

C’est ainsi que débute le communiqué écrit conjointement par la Plateforme Ivoirienne pour le cacao durable et la Ghana Civil-society Cocoa Platform, en soutien à l’initiative de boycott des Etats du Ghana et de Côte d’Ivoire de la réunion des partenaires de la World Cocoa Fondation qui se déroulait à Bruxelles les 26 et 27 octobre 2022.

Lire la déclaration : https://afrikipresse.fr/cacao-societe-civile-soutient-le-boycott-de-la-fondation-mondiale/

La question du prix trop bas du cacao au cœur de la discussion sur la durabilité de la filière

« La question du prix du cacao doit être placée au centre de la discussion sur la durabilité du cacao comme une question de justice sociale. En tant que société civile, nous soutenons pleinement cette position et espérons que le monde entier prendra note et dénoncera le secteur privé pour ses pratiques infâmes et déloyales de fixation des prix du cacao. »

Comme Le rappelle cette déclaration de la société civile du Ghana et de la Côte d’Ivoire, le prix du cacao est effectivement structurellement trop bas : les producteurs de cacao ne touchent en effet que 6 % du revenu total de l’industrie du chocolat, évalué à environ 130 milliards de dollars par an, alors qu’ils touchaient 16% dans les années 80 et jusqu’à 50 % dans les années 1970.

Une société civile qui s’organise en Côte d’Ivoire et au Ghana pour faire entendre la voix des producteur·rices : « Vivre du cacao et pas seulement survivre ! »

La Plateforme Ivoirienne pour le cacao durable et la Ghana Civil-society Cocoa Platform réunissent les principaux réseaux de producteur·rices, des associations et ONG nationales impliquées dans la filière cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana.

Le Réseau Ivoirien de Commerce Équitable (RICE), partenaire depuis 2016 du programme EQUITÉ et qui fédère 70 coopératives de cacao certifiées, est un membre actif de cette plateforme ivoirienne depuis sa création.

 » Notre réseau de producteurs est membre de la Plateforme Ivoirienne pour un Cacao Durable car nous avons une mission commune :  celle de défendre les intérêts des producteurs de cacao. Nous pensons qu’il est primordial de développer des alliances pour consolider nos forces et porter des plaidoyers communs qui visent une amélioration des conditions de vie des producteurs. Un prix du cacao plus rémunérateur permet aux producteurs d’avoir un revenu décent qu’ils pourront réinvestir dans la durabilité de leur production et qui contribuera à améliorer leurs conditions de vie. » déclare Fortin Bley, président du RICE

Au Ghana, l’Union coopérative KUAPA KOKOO et les coopératives ABOCFA et FANTEAKWA, toutes trois membres du Fair Trade Ghana Network (FTGN), sont aussi membres de la Ghana Civil-society Cocoa Platform.

Pour Frank Okyere, porte-parole de la très grande union ghanéenne KUAPA KOKOO qui fédère aujourd’hui plus de 120.000 producteurs de cacao au Ghana :

« Les producteurs de cacao ne vivent pas aujourd’hui de leur travail, ils ne font que survivre ! La raison du prix trop bas du cacao et de la détérioration des conditions de vie des producteur·rices de cacao est due aux intérêts égoïstes et à la quête de maximisation des profits sans aucune volonté de partager les bénéfices tout au long de la chaîne de valeur par la plupart des multinationales. En tant que cultivateur·rices de cacao, nous n’avons pas de « voix » le long de la chaîne de valeur, nous ne sommes pas entendus et considérés alors que nous sommes l’échelon le plus important de la filière ! »

« Pendant combien de temps encore les producteurs de cacao seront-ils contraints de vivre dans la pauvreté et ne jamais bénéficier de l’effort de son travail ? » questionne Florence Blankson, présidente du Fair Trade Ghana Network. « Alors que le prix du cacao a augmenté de 21% pour la campagne 2022, l’inflation elle atteignait 40% au Ghana en octobre, ce qui signifie que les producteur·rices continuent à s’appauvrir en produisant du cacao ! »

Kuapa Kokoo et le FTGN soutiennent les actions de boycott de leur gouvernement et les déclarations de la société civile en faveur d’un prix décent payé aux producteur·rices.